14 MAI 1950
Bouquet provincial à Beaulieu-les-Fontaines. La compagnie d’arc de Guivry se rend à cette manifestation et prend la soixantième place dans le défilé, les places étant attribuées aux compagnies dans leur ordre d’arrivée. A 9h45, le cortège se forme à la gare avec les compagnies, les fanfares, cliques et autres formations puis il remonte la rue principale avant de traverser la commune. Une gerbe est déposée au monument aux morts avant de se rendre sur la place de la commune où a lieu la messe présidée par Monseigneur Evrard. Après cette messe et le repas qui est bien joyeux, les tirs peuvent commencer.
Lors du tir du grand prix de ce bouquet, Marcel Bouvignies, de la Compagnie d'Arc de Guivry, se classe quatrième et reçoit un prix de 4000 Francs, Azaria Pestel, lui-aussi de la Compagnie d'Arc de Guivry, se classe cinquante-deuxième et reçoit un prix de 300 Francs.
Pour le prix général, Marcel Bouvignies, archer à Guivry, se classe troisième et reçoit un prix de 2000 Francs, Azaria Pestel, déjà cité, se classe soixante-deuxième et reçoit un prix de 250 Francs.
Journal La Semaine de l’Oise du 17 mai 1950
« Les solennités du Bouquet Provincial de la Ronde Somme et Oise ont attiré une foule considérable à Beaulieu-les-Fontaines.
Le nom de la charmante commune de Beaulieu-les-Fontaines, qui vit Jeanne d’Arc captive, est inséparable de la mémoire de notre héroïne nationale dont la France célébrait la fête dimanche dernier, en même temps que l’anniversaire de la capitulation allemande de 1945. Aussi, la solennité du Bouquet Provincial de Beaulieu, placée sous l’égide de ces trois grands souvenirs, semblait-elle assurée d’un magnifique succès. Cet esprit ne s’est pas démenti et la journée ensoleillée du 14 mai 1950 demeurera parmi les plus belles. Elle fut un modèle d’organisation parfaite, et sa réussite fait le plus grand honneur à la Ronde de Somme et Oise, ainsi qu’à la Compagnie d’Arc et à la population de Beaulieu, localité si bien nommée.
La remise du Bouquet.
Dès 7 heures du matin, les compagnies d’arc étaient reçues à la mairie, avec le cérémonial accoutumé. Puis elles se répandaient à travers les rues de la commune, admirablement décorées de verdure, de fleurs et d’emblèmes. Chaque maison avait son ornementation fleurie, toujours réussie et d’un goût parfait. Des portiques supportaient des inscriptions de bienvenue. Tout était fait pour charmer les regards.
A 9h30, avait lieu, à la mairie, la remise du Bouquet, apporté par les jeunes filles de Péronne à leurs amies de Beaulieu. Cette cérémonie donna lieu à échange de discours entre Mlle Marie-Thérèse Tabary au nom des jeunes filles de Péronne, et Mlle Monique Caron, au nom de celles de Beaulieu.
La parade.
A 10 heures, le cortège se formait à l’entrée du village, vers Ecuvilly, pour la Parade qui allait faire défiler devant une foule considérable les 102 drapeaux des compagnies présentes.
En tête de ce long cortège, venaient les tambours, puis, portant des écussons et des bannières, les jeunes filles des pensionnats d’Ercheu et de Roye ; les Bleuets du Mont-Renaud avec leur clique si réputée. C’était les drapeaux de la Compagnie d’Arc de Péronne qui a apporté le Bouquet, de la Compagnie de Beaulieu qui le reçoit, et de la Compagnie de Ham qui va le recevoir. On remarque le très beau drapeau de Ham, vert et portant la date de 1503, rappelant la fondation de cette compagnie ?
Viennent le Bouquet de Péronne et de Beaulieu, précédés d’une bannière à l’image de celle de Jeanne d’Arc, et escortés par une longue et gracieuse théorie de jeunes filles de Péronne et de Beaulieu, en fraîches toilettes blanches et écharpes bleu ciel.
C’est maintenant le clergé, puis les autorités : M. Reynen, conseiller général de l’Oise ; M. le maire de Beaulieu et plusieurs maires des environs ; les conseillers municipaux, M. Héraude, président de la Fédération Française de Tir à l’Arc ; M. Radde, président de la Ronde Somme-et-Oise et capitaine de la Compagnie de Beaulieu ; les présidents de Rondes et dignitaires de l’Archerie.
Le corps des sapeurs-pompiers, dont on admire la tenue parfaite, précède les Pantons portés par les jeunes gens. Puis vient l’interminable file des drapeaux, accompagnée de deux excellentes sociétés musicales, la fanfare d’Ercheu et la « Vaillante » d’Esmery-Hallon.
Le premier des drapeaux, celui d’Ercheu, est aux mains d’un alerte garçonnet, gentil chevalier en herbe. Il est suivi du drapeau de Villequiers-Aumont, porté par une aimable chevalière. Puis, dans le ciel pur, frissonnent les soies et les couleurs des drapeaux du Plessis-Brion, Avricourt, Roye, Carlepont, Janville, Margny-lès-Compiègne, Béhéricourt, Coudun, Vandelicourt, Piennes, Andechy, Arvillers, Libermont, Villers-Bretonneux, Doullens, Amiens, Bussy, Thourotte, Salency, Ville, Appilly, Compiègne, Villeselve, Margny-aux-Cerises, Brouchy, Morlincourt, Noyant-et-Aconin, Coeuvres, Canly, Chauny, Rieux, Lassigny, La Croix-Saint-Ouen, Clairoix, Saint-Sauveur, Moyencourt, Béthisy-Saint-Martin, Bailleul-le-Soc, Longueil Annel 1ère, Marquivillers, Amy, Nogent-sur-Marne, Crépy-en-Valois 1ère, Conchy-les-Pots, Noyon, Larbroye, Elincourt-Sainte-Marguerite, Rémy, Margny-sur-Matz, Vignemont, Tracy-le-Mont, Attichy, Vauciennes, Soissons, Cuts, Guivry, Estrées-Saint-Denis, Cuise-la-Motte, Thiescourt, Tilloloy, Camelin-le-Fresne, Pontoise-les-Noyon, Villers-sur-Coudun, Varesnes, Longueil-Annel 2ème, Guiscard, Baboeuf, Canny-sur-Matz, Becquigny, Pierrefonds, Davenescourt, Cambronne-les-Ribécourt, Béthancourt-en-Vaux, Béthisy-Saint-Pierre, Orrouy, Crépy Sainte-Agathe, Saint-Pierre Montmartre, Saint-Leu-d’Esserent, Nanteuil-le-Haudouin, Chantilly, Chambly, Creil, Esmery-Hallon, Warsy, Verberie, Chevincourt, Montmacq, Arsy-Moyvillers, Remaugies, Ugny-le-Gay, Rollot, Guerbigny, Montdidier, Ressons-sur-Matz, Laberlière.
Ce défilé se fait dans un ordre merveilleux, devant une foule compacte, sans qu’aucun accident ou incident ne vienne en troubler la bonne harmonie. C’est dire combien était compris le discret service d’ordre confié à nos excellents gendarmes et à des commissaires pleins de tect.
La messe en plein
air.
La Parade se termine par le dépôt d’une gerbe au monument aux morts. Après la Marseillaise, autorités, jeunes filles, archers et spectateurs se rangent sur la grande et belle place de Beaulieu. Là, sous les ombrages, la foule va assister à la traditionnelle messe en plein air, dite sur un autel dressé à l’une des extrémités du vaste quadrilatère.
A l’Evangile, l’évêque d’Amiens dans une éloquente allocution, salue en Beaulieu-les-Fontaines un des hauts-lieux de France, où Jeanne d’Arc fut emprisonnée et tenta de s’évader. Elle est ainsi la patronne des prisonniers et des évadés, comme il s’en trouve dans cette assistance.
Le prélat retraça à grand trait l’histoire de l’archerie, qui est une des pages glorieuses de l’histoire même de la nation française. L’archerie représente une tradition de solidarité sociale et nationale, le culte du vrai, du bien et du beau.
Les discours.
Après la messe, M. Radde, capitaine de la Compagnie de Beaulieu adresse ses remerciements à l’évêque, à M. le curé-doyen de Lassigny, M. le curé de Beaulieu ; M. Reynen, conseiller général ; M. le Maire ; MM. les présidents de la Fédération Française et de la Fédération Internationale de Tir à l’Arc ; aux sociétés locales, aux sapeurs-pompiers, aux gendarmes, aux commissaires, à M. l’ingénieur des Ponts et Chaussées et à son dévoué personnel, aux jeunes filles, à la Compagnie d’Arc de Péronne, à la presse, aux habitants de Beaulieu et des communes environnantes dont la générosité a permis l’organisation de cette fête.
M. le vice-président de la Ronde Somme et Oise, remercie M. Radde, président de la Ronde ; les jeunes filles qui sont la plus belle fleur vivante du Bouquet ; les religieuses de Roye et d’Ercheu et de Beaulieu, les porte-drapeaux, les arbitres fédéraux.
M. Héraude, président de la Fédération Française de Tir à l’Arc, dit sa joie d’assister à une fête parfaitement réussie. Il en félicite les organisateurs et tout particulièrement M. Radde, qui n’a ménagé ni son temps ni sa peine et peut être fier du résultat obtenu. Il complimente les jeunes filles et salue les connétables et les chevaliers, ainsi que les membres du conseil de la Fédération.
Un hommage aux
vétérans de l’archerie.
Le président de la Fédération remet des distinctions à des archers comptant 30 ans de présence et 60 ans d’âge : MM. Vincent Gabriel, DE Beaulieu. Cagnard et Frizon, d’Ercheu ; Boquet et Harlaut, de Moyencourt ; Minette et Martin, d’Avricourt ; Berdon, de Margny-aux-Cerises ; Camille Rous, de Ham ; Camille Gagnon, Albert Dépinois et Hubert Duppe de Roye.
La journée.
Dans l’après-midi, un beau concert est donné sur la place par la musique d’Ercheu, et les Bleuets du Mont-Renaud donnent une intéressante démonstration gymnique.
Pendant ce temps, se disputent les parties de jardin : Amy contre Warsy ; Brouchy contre Avricourt ; Noyon contre Amy.
Un bal est offert à 17 heures, aux jeunes filles ayant participé au Bouquet, et le soir, à 21 h., s’ouvre le grand bal public, tandis que sur la place, la fête foraine bat son plein.
Beaulieu a vécu une heureuse journée, dans la concorde et l’union la plus parfaite. »